En 1934, la France manquait alors cruellement d’ingénieurs pour développer son industrie, beaucoup de diplômés issus des écoles reconnues n’ayant pas survécu à leur mobilisation durant la guerre de 1914-1918. Les pouvoirs publics ont alors voulu donner aux ingénieurs «maison» autodidactes ou ayant suivi des formations diverses la possibilité d’être reconnu par un diplôme.
C’est ainsi que, par l’article 8 de la loi du 10 juillet 1934 encadrant l’usage du titre d’ingénieur, les ingénieurs diplômés par l’État sont apparus et qu’ils perdurent aujourd’hui avec plus de 4000 diplômés toutes spécialités confondues.
Création du Diplôme d’Ingénieur diplômé par l’État
Premiers décrets définissant les conditions d’obtention :
Selon les témoignages, de nos anciens il fallait pour candidater avoir au moins 25 ans et 5 années de pratiques puis présenter un dossier, rédiger un mémoire et passer par des épreuves complexes écrites et orales organisées par le Conservatoire National des Arts et Métiers qui était alors le seul établissement accrédité à les organiser. Les spécialités n’étaient pas figées, elles s’empilaient au gré des candidatures
Décret supprimant l’exclusivité du Conservatoire National des Arts et Métiers à organiser les épreuves, arrêté redéfinissant les conditions pour candidater et les modalités des épreuves, circulaire précisant l’application.
Avoir au moins 35 ans et 5 années de pratique dans des fonctions d’ingénieur, validation du dossier de candidature par l’école retenue pour passer les épreuves, entretien d’évaluation devant un jury particulier constitué par l’école, soutenance d’un rapport (le terme mémoire n’ayant pas été retenu dans les textes officiels) devant le jury particulier, validation ou non par le jury national constitué de l’ensemble des directeurs des écoles ayant fait passer les épreuves.
Décret définissant le nouveau cadre juridique, arrêté définissant les modalités de l’examen et circulaire ministérielle précisant l’application.
Notamment :
Suppression des conditions d’âge (mais pas d’années de pratique)
Réduction des spécialités (à environ une vingtaine)
Soutenance d’un mémoire qui ne doit pas dépasser 80 pages (et non plus un rapport)
Le nombre de présentations aux épreuves de l’examen n’est plus limité
Homogénéisation des critères d’évaluation des candidats,
Jury national composé de six directeurs d’écoles, de membres de la commission des titres d’ingénieur et présidé par un enseignant-chercheur désigné par le ministre chargé de l’enseignement supérieur, la vice-présidence est assurée par l’administrateur du CNAM.
Le diplôme porte dorénavant mention de l’attribution du grade de master.
Des promotions 1937 à 1976, qui ont obtenu leur diplôme selon les premières modalités de l’attribution du titre, les anciens en étaient particulièrement fiers et tenaient à le faire savoir auprès de leurs collègues plus récemment diplômés. Certains étaient nés à la fin du XIXe siècle, ils ont eu l’immense mérite de créer l’association et de la faire vivre pendant 40 ans.
Des promotions 1977 à 2014. Jusqu’aux années 2000 ils furent des ardents défenseurs du diplôme, ils développèrent les relations à l’extérieur de l’association et notamment avec les pouvoirs publics assurant ainsi la notoriété de l’association.
Des promotions 2015 et au-delà, soit à ce jour 182 ingénieurs DPE diplômés auxquels ils appartiendra de poursuivre les chantiers engagés en 2015, de communiquer sur notre dispositif diplômant afin de retrouver à courte échéance des promotions de 100 diplômés et plus.
Louise HALM, née en 1909, première femme Ingénieure DPE, Promotion 1942 – Spécialité Matériaux
Son mémoire : « Contribution à l’étude des gaz dans les produits sidérurgiques : L’oxygène dans les fontes et les aciers »
Un parcours remarquable :
Directrice du Laboratoire Central de l’Union Française des produits Réfractaires.
Membre de Commission des Hautes Températures et des réfractaires (CNRS).
Ingénieur-conseil à l’Institut de Recherche de la Sidérurgie (IRSID).
Réputation internationale dans le domaine des réfractaires (missions aux États-Unis et au Japon).
Membre de l’association européenne SI-PRE (spécialistes, producteurs et utilisateurs sidérurgistes).
Médaille de Vermeil du CNAM en 1978.
Une bibliographie impressionnante dans son domaine « matériaux et sidérurgie »
La promotion 2016 des IDPE porte son nom.